La région de Hercule
Par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin Club Astronomie de Dorval et la SAM Québec Canada.
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La constellation de Hercule. Elle est très haute dans le ciel en été, on peut y voir 2 des plus beaux amas globulaires de l'hémisphère boréal. Ils sont M13 et M92. La constellation représente le grand Hercule et ses 12 travaux de la légende. Elle est reconnaissable l’été entre l’étoile Véga de la Lyre et la Couronne Boréale. Sa forme est un trapèze qui représente son tronc, duquel s’étendent quatre lignes d’étoiles qui sont les quatre membres de Hercule. On y observe deux beaux amas globulaires. |
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Les étoiles sur la carte de la constellation de Hercule a Alpha Rasalgethi HD 156014 b Bêta Kornephoros HD 148856 g Gamma HD147547 d Delta HD 156164 e Epsilon HD 153808 z Zeta HD 150680 h Eta HD 150997 l Lambda HD 158899 m Mu HD 161797 p Pi HD 156283 s Sigma HD 149630 |
Les données concernant les étoiles de Hercule sont tirées du logiciel Coelix de Jean Vallieres. vjean@videotron.ca |
# Une étude de la morphologie globale de M13 intitulée : Qui souffle sur
M13 par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin
Septembre Octobre
1991. |
M13 Amas globulaire (NGC 6205) Dans les amas globulaires |
Quelques forces qui gèrent les amas globulaires. -Les forces gravitationnelles entre les étoiles causent des effets de marées et de
résonances. Forces Externes - Les galaxies autres par leur gravité influent sur les orbites des amas globulaires. - Le passage à
proximité et ou dans le halo et le disque des galaxies de certains amas globulaires, altère leur
morphologie et leur orbite... |
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Des couleurs de M13 M13 Filtre BVR au C11 à F5. G. St-Onge, L. Morin, M. Richer, A. Gendron À partir d'images en filtres B, V, R ajustés à la série de Kron-Cousin Sur l'image BVR on peut facilement voir les étoiles qui forment un Y couché au centre du globule de M13. Sur les images du haut le y est ouvert vers le bas, l'orientation des images n'étant pas la même. Nous avons utilisé certains filtres photométriques pour effectuer des images de l'amas globulaire M13. Ces filtres nous permettent de mettre en évidence certains paramètres physiques des étoiles de l'amas. Notre étude a principalement porté sur 3 étoiles géantes rouges de type K. Ces étoiles seraient une source importante de lithium dans leurs régions de M13. Nous avons donc mesuré la luminosité de ces étoiles en filtres B, V, R, I, Ha, et en proche IR. |
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Près de M13, deux petites galaxies sont observables. On peut facilement voir la galaxie NGC 6207, à 28 minutes NE de M13. Une petite galaxie allongée de type Sb, de 2,7' X 1,2'. Sa position est AD 16h41m ,3 et sa déc +36° 56' , d'une magnitude de 12,3. Cette galaxie est observable dans un instrument de taille moyenne sous un bon ciel de campagne. IC 4617, Une autre petite galaxie, plus près de M13. IC 4617 est à moitié chemin entre M13 et NGC 6207, tout près d'un parallélogramme d'étoiles de magnitude ~14. IC 4617 est de magnitude 15, elle est donc très difficile à voir dans des instruments de 17 pouces et moins, dans un ciel bien noir. Il faut donc le CCD pour l'apprécier. ## Pour accéder à un texte qui porte sur la galaxie IC 4617 que nous avons publié en 1993. IC 4617 dans Hercule tout près de M13 Un texte a paru dans la revue Astronomie Québec de Juillet-Août 1993 |
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L'amas globulaire M92. L'autre amas globulaire spectaculaire de Hercule. Il est bien visible aux jumelles même en milieu urbain, de magnitude 6,5 et d'un diamètre de ~ 12 minutes. Il est un peu plus loin que M13 soit à environ 28 000 AL, son diamètre serait d'environ 100 AL. . Il est observé comme un corps dense et lumineux, on y voit un certain nombre d'étoiles superposées au noyau dense, et en périphérie. Le type spectral composé de l'amas est près de celui d'une étoile de type F2. Certainement un des plus beaux amas globulaires de l'hémisphère nord. |
## Il vous faut voir les papiers suivants que nous avons produits pour M13 et IC 4617.
Qui souffle sur M13 par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin Septembre Octobre 1991.
# Une étude de la photométrie
de trois étoiles Géantes de type spectral K .
Application de filtres photométriques
pour mesurer l'aspect d'étoiles rouges et bleues dans M13
Par St-Onge, Morin, Richer, Gendron. Été 2002
## Pour accéder à un texte qui porte sur la galaxie IC4617 que nous avons publié en 1993.
IC 4617 dans Hercule tout près de M13
par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin
Un texte a paru dans la revue Astronomie Québec de Juillet Août 1993
par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin
Un texte sur ce sujet a paru dans la revue Astronomie Québec de Septembre Octobre 1991.
La théorie des amas
Les amas sont constitués de très grandes quantités d'étoiles,
de l'ordre de la centaine de milliers d'étoiles et plus. De forme sphérique, ces ensembles sont parfois
très serrés, de sorte qu'on a du mal à bien distinguer leur partie centrale. On peut considérer ces amas globulaires comme de petits satellites des galaxies ; ils orbitent autour de ces dernières. Pour ce qui est de notre galaxie, on dénombre près de145 amas globulaires répertoriés à ce jour. La plupart se déplacent sur des orbites dans le halo de la galaxie. Quelques-uns seraient près ou dans le noyau de la Voie lactée. Il s'agit de toute manière d'objets lointains. Ces objets lointains et d'âge assez avancé subissent des pressions internes de la part de la grande quantité d'étoiles les formant et ils en éprouvent d'autres, externes, causées par les effets de marée provenant notamment du noyau et de la galaxie tout entière qui est à proximité. La distance des amas globulaires varierait de 2,7 à 100 kiloparsecs (kpc), peut-être plus. Ces objets sont peuplés, en plus de vieilles étoiles, d'étoiles normales, de variables RR Lyrae, de nébuleuses planétaires, et de pulsars. On parle même de trous noirs possibles, etc.. Référence : Webb #3 Les influences susceptibles de déformer l'amas : internes = force gravitationnelle entre les étoiles ; géantes rouges, pulsars, trous noirs, etc. externes = les marées causées par la galaxie ou d'autres amas globulaires, les pressions exercées par la matière du halo de la galaxie et du noyau, en plus de l'âge des étoiles à l'intérieur de l'amas (et les matières obscurcissantes), et de son mouvement propre sur son orbite. L'orbite des amas globulaires est ovoïde et très décentrée par rapport au centre de la Galaxie, ce qui en fait des objets qui se déplacent lentement lorsque loins du centre galactique, et rapidement quand ils s'approchent du centre. Lors de ces passages rapides près du centre de 1a galaxie, les matières gazeuses à l'intérieur de l'amas sont alors arrachées à l'amas par la force d'attraction du noyau de la galaxie, ce qui impose bien des frictions entre les étoiles de l'amas et les matières près du noyau de la galaxie. |
Depuis que j'ai reçu mon CCD de la compagnie SBIG, je ne m'ennuie plus quand il fait mauvais. Au début, je voulais voir quelles étaient les premières étoiles à apparaître sur une prise de vue de M13. J'avais en main des images réalisées au Camp Marcel 1990 avec le 8" f / 4. J'ai travaillé les paramètres des images jusqu'à ce qu'une seule étoile reste à l'écran. Puis, j'ai dressé une carte des 30 premières étoiles à paraître de l'amas M13. I1 faut seulement se méfier des magnitudes de certaines étoiles ; plus une étoile est dans le noyau brillant de M13, plus sa magnitude peut être influencée par des lumières parasites des autres étoiles du noyau. I1 est intéressant de signaler la présence d'un ensemble d'étoiles en forme d'Y au coeur du noyau de M13 ; ces étoiles sont parmi les plus brillantes du noyau. À première vue, la distribution des premières étoiles à apparaître se fait au hasard, répandues à l'Est, à l'Ouest, au Nord, au Sud, se concentrant bien entendu en une zone plus centrale. Utilisant des paramètres différents permettant de voir un noyau bien dense et seulement les premières étoiles extérieures, j'eus une surprise! Les étoiles externes au noyau forment des rayons bien définis (linéaires) s'échappant du noyau en plusieurs directions. Ce phénomène laisse des secteurs importants autour du noyau où aucune étoile n'est visible. Je me suis rapidement rendu compte que le noyau devient très dense mais les étoiles l'entourant restent très rares et linéaires (alignées), pointant N-E, N-O, S-E, S-O. À ce niveau, je compte huit principaux rayons. Chose intéressante, trois sont regroupés presque parallèles vers le N-E, deux autres parallèles vers le N-O, deux autres encore presque parallèles vers le S-O et un rayon reste isolé. |
Les grands espaces entre les alignements des rayons J'ai utilisé la pose de 30 secondes de Sophie Goyette. Les premières étoiles à apparaître
après l'étape des 8 rayons se trouvent au Sud, sur les lignes des rayons déjà existants
; à l'Ouest, deux étoiles forment un nouveau rayon ; vers le N-O, les nouvelles étoiles ne Les prochaines étoiles pâles apparaissent au S-E près du noyau, puis une ceinture d'étoiles paraît au S-O, s'éloigne vers l'ouest puis revient se rattacher au noyau du Nord. C'est dans cette ceinture que se trouvent les étoiles les plus brillantes, partant du S-O, se dégradant vers le nord. L'espace entre la ceinture et le noyau est vide d'étoiles. Autour des étoiles les plus faibles à apparaître, les plus brillantes au S-O, s'étendant jusqu'à la ceinture à l'Ouest. C'est le noyau de M13 qui semble ovoïde, le grand axe étant Ouest-Nord vers Est-Sud (les mesures du noyau étant 251" X 212") pour 30 secondes de pose. Le tout étiré dans le bon sens pour appuyer l'hypothèse d'un effet de gravitation ou de pression déformant l'amas dans un même sens. C'est à ce stade-ci que je me trouvais face à l'aspect le plus commun de M13. En 30 secondes, il avait l'aspect qu'on a l'habitude de voir sur de belles photos d'amateurs.! J'allume! Ça saute aux yeux! Regardez les orientations des étoiles principales qui forment plusieurs des rayons autour du noyau. Ces étoiles sont en bon nombre partout, sauf à 1'Est. Même que, si on examine les rayons faits par ces étoiles, on y trouve une distribution qui suggère des vents ou une force attractive ayant causé une décentralisation de la masse globale vers l'ouest. Comme si on avait soufflé sur M13 de 1'Est vers l'ouest. J'ai imaginé des rayons d'étoiles au nombre de 17. Ces rayons ont des angles croissant de 1'est vers l'ouest, comme on l'a vu plus haut ; certains sont parallèles à quelques degrés près. Je suggère d'examiner la figure qui montre ces rayons et leurs angles pour mieux s'y retrouver. On voit bien que les angles formés par ces rayons suivent un étirement qui suggère une force déformant l'amas quelque part à l'Ouest. Même que le noyau est déformé dans le bon axe, soit plus ou moins Est-Ouest; il semble plus pauvre en étoiles faibles à |
l'Ouest; à 1'Est une concentration d'étoiles plus serrées et plus nombreuses y est observable
suggérant une vague de 1'est vers l'ouest...
J'ai par la suite réalisé que, dans le noyau et dans ses pourtours, il existe des masses qui obscurcissent, des formes pour la plupart linéaires et courbées en arc du N-O vers le S-O le centre de la courbe étant à 1'Est. Donc, les principales bandes de matière obscurcissantes suivent très bien l'hypothèse d'une déformation de l'est vers l'ouest. Voir sur la carte des zones obscurcies ou des matières qui assombrissent les régions centrales de 1'amas. En plus haute résolution, on a les plus belles évidences des matières obscurcissantes en courbes, toutes courbées vers l'ouest ; aussi des ensembles d'étoiles en forme d'arc dont les extrémités pointent aussi vers l'ouest.
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* Bien des étoiles très faibles sont visibles près de la masse centrale à 1'Est,
du S-E au N-O en passant par 1'est. Comme si les étoiles s'étaient empilées en grand nombre
à cet endroit. Donc... Après ces quelques observations du plus bel amas globulaire que le ciel de l'hémisphère
nord nous permet d'observer, soit Messier 13, je peux en tant qu'observateur amateur présumer que : M13, situé à 25 000 années-lumière et ses étoiles les plus brillantes sont de magnitude 12. À mon avis, il serait possible que M13 soit déformé ainsi à cause de la force des marées dues à la présence de la galaxie à quelque 7 kpc. Mais alors, les autres amas, ceux qui sont à des distances semblables ou plus près de la galaxie, devraient subir des déformations. À des distances semblables, on trouve M5, M92, M13. Après examen des photos de tous les amas globulaires qui m'étaient disponibles, j'ai pu m'apercevoir que deux amas nous montrent de grands bras s'échappant du noyau en courbant : il s'agit de M13 et M5. Donc, il y a deux vrais exemples d'amas globulaires montrant de grands rayons concentrés dans une direction précise. M5 etM13 sont les deux cas les plus évidents où il peut y avoir eu une influence physique qui aurait déformé les amas. |
Le cas de M13. Nous savons qu'il est dans la constellation de Hercule, et que cette constellation est au N-O du centre de la galaxie; ce qui suggère un étirement de M13 du côté S-E. Pourtant, je trouve un étirement du côté opposé, soit N-O ou ouest. Il paraît difficile de conclure que le centre de la galaxie joue un rôle dans cet étirement. Peut-être est-ce le mouvement propre de M13 autour de notre galaxie qui en fait un amas déformé dans ce sens (?)
le centre de la galaxie. L'amas pourrait bien être influencé directement par le noyau galactique, sa position autour de la galaxie le situant favorablement pour cette influence apparente vers le S-E. Peut-être est-ce une question de perspective? ou de mouvement propre! Centre galactique AD = 17 h 42 -28" 30' M13 AD =16 h ~1,7 +36" 28' Consultant une autre référence (Initiation à l'Astronomie par Agnès Acker, pp 90-91), on peut trouver une démonstration des orbites possibles des amas globulaires. Ces deniers auraient des orbites très aplaties et auraient des périodes de près de 100 millions d'années. Ces orbites passent par les environs du noyau de la galaxie. Il est noté que "lors du passage rapide de l'amas près du centre de la galaxie, toutes le matières gazeuses ou moléculaires (et poussières) de l'amas seraient soufflées par le noyau de la galaxie". Convenons que M13 tourne autour du noyau de la galaxie ; il est donc possible que lors de son passage près du noyau, les influences (frictions et les interactions entre l'amas et le noyau) soient assez importantes pour étirer l'amas dans le sens qu'on le voit. I1 est probable que l'amas descende vers le noyau à partir de sa position observée. J'ai eu une confirmation dans le Bumhams Celestial Handbook, volume 2, page 984. On y écrit que la vitesse radiale de M13 est de 150 milles/seconde en s'approchant du noyau de la galaxie. |
Pour M5, il lui faudrait s'éloigner du noyau pour être dans le même genre d'orbite et pointer son étirement vers le S-E. Et, là encore, les vérifications montrent que M5 s'éloigne à 30m/sec. du noyau et serait un peu plus éloigné que M13 du noyau galactique. Des observations visuelle de M13 ont été faites en 1982. Les dessins montrent bien les rayons courbés vers l'ouest. J'ai noté à ce moment-là que M13 ressemblait à une étoile de mer. Conclusion Je me suis permis des constations au sujet de M13 qui peuvent s'expliquer par des phénomènes tels que : une rotation du disque de l'amas créant une spirale entourant ce dernier, ou d'autres arguments non discutés ici. Seul le fait que l'on puisse exploiter à ce point nos images d'amateurs justifie toutes les démarches, tant personnelles que scientifiques. |
Le dessin Lorsque I'amas M13 s'approche du noyau galactique, sa vitesse va en augmentant. Lors
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Donc sa vitesse ralentissant fait que I'influence majeure se trouve vers I'ouest, et cette influence est encore plus importante parce qu'elle est la dernière influence majeure du noyau qui va marquer notre amas globulaire pendant son très long éloignement de celui-ci. Après une certaine distance, les forces internes de l'amas vont reprendre contrôle, ou tout au moins équilibrer les effets physiques de I'ensemble de I'amas. I1 est plausible, à mon avis, que I'amas ait pu garder sa déformation depuis son dernier passage près du noyau galactique, jusqu'au prochain. M5 a pu subir des déformations causant le même genre d'influence. N'oublions pas que M5 s'éloigne de nous. Gilbert St-Onge & Lorraine Morin. |
Un beau défi pour les observateurs plus téméraires
IC 4617 dans Hercule tout près de M13
par Gilbert St-Onge & Lorraine Morin
Un texte a paru dans la revue Astronomie Québec de Juillet Août 1993
La petite galaxie IC 4617 dans la constellation de Hercule
Les astronomes amateurs suffisamment équipés, ayant l'oeil attentif, ont sûrement déjà vu des étoiles occuper toute la surface de M13! Mais ils ont peut-être aussi aperçu la petite galaxie NGC 6207 à 1/2° au N-E de M13. Cette faible galaxie de magnitude 12 demande souvent un ciel pur et bien noir pour se laisser voir dans un instrument de 200 mm. Déjà voir cette galaxie est impressionnant : pensez qu'elle est si petite à l'observation et si grande dans la réalité physique de l'Univers! Notre objectif est un défi beaucoup plus difficile que NGC 6207. Je peux vous dire que très peu d'amateurs à travers le monde peuvent se vanter de l'avoir observé ou même photographié efficacement! Pour ma part, je fus confronté à cet objet dès le début des années 80. En 81, j'étais à analyser au microscope une série d'images dont certaines de M13. Comme image référence, j'utilisais une diapo de grande qualité provenant du Hansen Planetarium U.S.A., sur laquelle je pouvais voir aisément une toute petite galaxie allongée, presqu'à moitié chemin entre M13 et NGC 6207.
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Tout de suite je cherchai sur mes photos cette petite galaxie sans trouver aucune trace digne de ce nom. Je pouvais
voir facilement un trapèze formé par quatre étoiles tout près de la position de cette
galaxie mystérieuse. Jamais aucun amateur de mes connaissances ne m'avait parlé de cette galaxie
; aucun atlas ou livre que j'ai pu feuilleter à l'époque ne mentionnait cette galaxie! Je me fis
alors une carte photographique de la région dans l'espoir de réussir à photographier la galaxie
en question. Quelques essais furent aussitôt tentés : du film 400 ASA et plus tard du 2415 furent
mis à contribution. Sur les poses les mieux réussies (de 20 à 45 minutes) je devinais la silhouette
très pâle de la galaxie en question. Par inter-négatif, je suis arrivé à quelque
chose de plus dense. Après m'être cru vaincu par cette galaxie dite anonyme par certains, surprise! le "Québec astronomique" de octobre 1982 publie, en page couverture, une photo de la région de M13 réalisée par une caméra Schmidt de 20 cm, photo prise par François Breton le 16 janvier 1982 sur 2415 activé. Sur cette photo on voit M13 et la galaxie NGC 6207 connue de la plupart d'entre vous. Mais on voit aussi la galaxie anonyme. Évidemment, elle est très petite et très pâle, mais quand on sait ou regarder…Ce n'était qu'un regain de vie, puisqu'après il me fut impossible d'améliorer mes résultats. Puis dans le Sky & Telescope de juillet 1988, pages 106 - 108, Deep-Sky Wonders de Walter Scott Houston, une communication de Allister Ling et Tom Matty qui depuis l'Alberta ont observé cette petite galaxie et bien d'autres choses. Utilisant un 17½" dans un ciel parfait, ils ont vu IC 4617 du coin de l'oeil. Ils la disent même plus facile à observer que IC 1296, la spirale près de M57 dont j'ai parlé l'an dernier. Une superbe photo page 108 (Sky & Telescope) montre bien cette mince galaxie IC 4617. On comprend que pour l'observation visuelle, la qualité du ciel joue un grand rôle Après cette lecture, je savais le nom de cette galaxie (IC 4617), sa position relative (2000) 16h42.1 et +36° 41' et sa magnitude plus faible que 15 et de dimension d'à peu près 1 minute d'arc. J'avais avancé. De plus, ayant déjà photographié IC 1296 près de M57 dans la Lyre, j'appris du même coup quelques renseignements supplémentaires à son sujet. |
Puis en avril 1990 arriva enfin l'ère de l'amélioration technologique, le CCD. Dès cet instant, je brûlais d'espoir, j'étais persuadé d'améliorer mes images de IC 4617. Et j'avais raison!
Voyez l'image CCD, elle est superbement plus claire et plus détaillée qu'une photo conventionnelle dans un même ciel! Il est possible de manipuler l'image pour en éliminer le fond de ciel et les parasites les plus encombrants. Voici du même coup un défi pour tous ceux qui ont le ciel et des instruments suffisamment puissants. Essayez de la voir et vous comprendrez pourquoi elle n'est pas mentionnée dans la plupart des atlas. Nous avons essayé l'été dernier à l'observatoire du Nord. Nous avions le 12½" de l'observatoire et le 17½" d'un ami (Jean-Pierre Gagnon). Sous un ciel assez transparent, nous pouvions voir le trapèze tout près de IC 4617 dans les deux télescopes, mais personne n'a vu IC 4617, même en sachant où elle était. Puis nous avons essayé IC 1296 près de M57 ; rien à faire, nous avons perdu notre temps. Le ciel du Québec ne nous favorise pas pour ces petits objets si pâles.* Essayez à votre tour de voir ces deux objets si fascinants par leur faible luminosité et leur petite taille. Si quelqu'un arrive à les voir, faites-le nous savoir. Ça pourrait bien être un indicateur de la qualité du ciel dans votre bout. Mais méfiez-vous des illusions. L'an passé, nous étions deux à penser voir IC 4617, mais en regardant les photos d'identification, on s'est aperçu que nous repérions du mauvais côté du trapèze d'étoiles. Ce n'était qu'une réflexion qui a disparu après quelques instants.
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Gilbert St-Onge & Lorraine Morin
Un lien vers le texte :
Application de filtres photométriques pour mesurer l'aspect d'étoiles rouges et bleues dans M13
Par St-Onge, Morin, Richer, Gendron. Été 2002
Les références :
-Astronomy, Juin 2001 page 26-28 (On the trail of Lithium).
-The globular cluster M13 H.C. Arp & H.L. Johnson février 28 1955.
-Astronomie CCD de Christian Buil 1989.
-Procédures de calibration photométrique de Alain Klotz
-L'utilisation des filtres en imagerie CCD de G. St-Onge 1998
-Astronomie & Astrophysique de Marc Séguin et Benoît Villeneuve 1995
-Logiciel Kepler II & Coelix 2.010 de Jean Vallières
- Robert Burnham, Burnham`s Celestial Handbook An Observer`s Guide to the Universe Beyond the Solar Systhem, Jr.
Staff Member, Lowell Observatory, 1958-1979. Volume Two.
- Hans Vehrenberg, Atlas of Deep-Sky Splendors, fourth edition. Sky Publishing Corporation Cambridge, Massachusetts
1983.
- John C. Vicker, The deep space field plan, Sky Publishing Corporation, Cambridge, Massachusetts, 1989
Collaborateurs :
-G. St-Onge, L. Morin , M. Richer, A. Gendron, (2002).